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Le charbon, cette énergie d'avenir
28 Avril 2022
C’était attendu : le dernier groupe du GIEC a à nouveau mis l’accent sur l’urgence d’une baisse drastique de nos émissions de CO2 dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Les modélisations climatiques analysées par le GIEC convergent : pour limiter le réchauffement à 1.5 degré il faudrait que les émissions atteignent leur pic dès aujourd’hui ou au maximum d’ici 2025, puis qu’elles baissent de 48% d’ici 2030, 80% d’ici 2040.
Mais alors, comment y parvenir ?
Ce qui est certain, c'est que le "business as usual" ne suffira pas. Un grand nombre de citoyens alerte depuis des décennies sur les dérives d'un système devenu fou, ne considérant qu'une seule variable : la croissance de son PIB. Hors, comme le montre un grand nombre d'études, la décorrélation du PIB et de la consommation de combustibles fossiles est tout sauf acquise. Il serait temps de réinterroger nos activités humaines et de décider collectivement des activités essentielles (pour reprendre un terme sur toutes les bouches il y a quelques mois) et celles qui ne le sont pas. Cette clarification permettrait peut-être aussi de dégager des fonds pour des secteurs en souffrance et pourtant vitaux pour notre société : la santé, l'éducation, la culture, l'agriculture.
Dans le secteur de l'énergie, notre fleuron français EDF est aussi en piteux état. Contraint de céder à prix coûtant un tiers de son électricité à travers le mécanisme de l'ARENH (Accès Régulé à l'Electricité Nucléaire Historique), l'entreprise se voit dépossédée de ses capacités à générer des bénéfices. Concurrence libre et non faussée ? Pas vraiment. Mais rassurons-nous, le reste des profits seront tout de même privatisés à terme : le projet Hercule reviendra bientôt pour mettre en pièces le fournisseur d'électricité.
En Allemagne, la sortie du nucléaire préalable à celle des énergies fossiles a été une erreur magistrale. L'Energiewende a relancé l'utilisation de charbon comme jamais. Le pays est aujourd'hui un des principaux pollueurs européens, avec la Pologne qui s'appuie aussi sur ce combustible (cf. Electricity Map).
Alors stop ou encore ?
D'après le principal actionnaire du Monde et de Marianne, encore. Depuis 2009, Daniel Kretinsky rachète à très bas prix des centrales et des mines, étant convaincu que la conversion de l'Europe aux énergies renouvelables prendra beaucoup de temps.